C’est paradoxale la vie, parfois.
Je n’ai pas peur de partir voyager à plus de 10000km de chez moi, seule
Je n’ai plus peur de poster une vidéo où je chante sur internet
Je n’ai pas peur de vivre des hauteurs, de vivre des expériences à sensation forte
Par contre, j’ai peur d’envoyer un message. Transmettre quelques lignes qui m’exposent au rejet potentiel de l’autre.
J’ai parfois peur de demander ce que je veux, de peur qu’on me le refuse.
Comme une enfant qui aurait peur de faire une bêtise, de prendre trop de place et d’en demander trop.
« Ne sois pas désolée de t’exprimer. Assumes. »
C’est un de mes plus grands challenges.
Quand je propose à une personne que j’admire de la rencontrer, quand je demande une interview, quand j’envoie un message en vulnérabilité à quelqu’un que j’aime, c’est la panique.
Comme si selon la réponse que la personne pourrait apporter, comme si le rejet potentiel, serait évocateur d’un changement sur ma valeur personnelle.
J’ai une bonne estime de moi. Bien sûr, il y a des jours où je doute mais de manière générale, je me sens plutôt alignée avec qui je suis et les valeurs que j’incarne. Malgré tout, par moment, la petite fille en moi se réveille et panique.
Celle qui pleurait en devant réciter ses tables de multiplications et qui ne se sentait pas à la hauteur, pas assez intelligente
Celle à qui l’on a dit au collège qu’il fallait s’intégrer avec les garçons pour avoir sa place dans un groupe
Celle qui s’est mise en compétition avec d’autres filles pour prouver qu’elle était quelqu’un de bien
À chaque instant, je cohabite avec toutes les versions de moi du passé. La Andréa bébé, enfant, adolescente, jeune adulte etc.
Il y a des moment où elles restent silencieuses puis… Un détail, une phrase, une sensation similaire à un événement mal vécu et les voilà qui s’affolent.
« Attention ! Danger ! »
Leurs cris à l’unisson sont comme un poing qui vient serrer mon coeur et ma gorge. Une vague d’angoisse qui s’étend dans l’ensemble de mon corps.
Ce sont mes poupées russes qui se bousculent et tentent de m’avertir. La direction que je prends a déjà été source de souffrance par le passé. Elles me prient de ne pas nous faire revivre cela.
La peur peut être liée à un manque de compétences.
Je n’ai pas toujours été à l’aise à l’idée de faire des choses seule. Il y a encore des situations qui me mettent hors de ma zone de confort mais j’ai su rassurer mes poupées russes en leur montrant que je pouvais voyager seule et apprécier. Aller à la rencontre de moi-même par ce biais.
Alors je dois prendre sur moi pour leur montrer aussi que même si je me mets en position de vulnérabilité fasse à autrui, cela peut bien se passer. Je les enlace. Je les rassure. Je les vois et les reconnais. En somme, je m’auto-parente.
Ces peurs, elle m’indique une zone où je peux avoir besoin de monter en compétence.
Et l’amour se compétence. L’amour des autres, l’amour pour autrui, relationner.
Le parcours de soi à soi nous invite à apprendre à réguler nos émotions, nos pensées et gagner en sérénité, année après année.
Alors oui, c’est un parcours qui a une destination et pas forcément une fin. Mais ce parcours, je le trouve précieux. Osons l’amour et la vulnérabilité !
Avec amour,
Andréa