Le coeur est-il à la fête pour vous ?
Les fêtes de fin d’années approchent et je fais partie de celles et ceux qui, habituellement, les chérissent.
Pourtant, pour être très honnête avec vous, j’ai du mal à me mettre en route vers l’amour depuis quelques temps. Et oui, paradoxal pour une love coach, n’est-ce pas ?
Depuis quelques semaines, je peine à renouer avec mon élan créatif. Celui qui m’anime au creux de mon ventre et qui me donne envie de danser, faire de la musique, crocheter, écrire ou encore lire.
J’ai envie d’écrire mais j’aimerais le faire sur des sujets positifs. Cela dit, en ce moment, si je choisissais d’écouter mon coeur, je ne partagerai que les aspects douloureux que peuvent impliquer les relations : rupture, infidélité, incompréhension, amour à sens unique, relation à distance bancale, peur du conflit et bien d’autres.
Je n’ai pas envie de communiquer cette énergie là alors je procrastine et je me censure.
J’aimerais renouer davantage avec la Andréa lumineuse que je sais être mais, pour l’instant, je n’y arrive pas.
Il se trouve que 2023 m’a beaucoup remué.
J’ai vécu de nombreuses choses. Certaines merveilleuses et d’autres très douloureuses. En regardant dans le rétroviseur, je peine à ressentir de la joie pour les bons moments. Les mauvais prennent le pas.
À l’image d’un réservoir d’amour saturé par les interactions négatives, ne laissant plus place aux bons moments. Et ce réservoir, il est grand temps de le vider. De faire pause. De respirer. De refaire de la place pour accueillir les bons moments.
Très sincèrement, j’essaye. Je dispose de tout ces outils de transformation et je n’arrive pas forcément à les appliquer à moi-même. Et vous savez pourquoi ? Parce que certaines options ne me correspondent pas, ou plus. Elles ne répondent pas à mes besoins actuels.
Je me rends compte que je tente parfois de courir après des solutions qui ont fonctionné par le passé mais qui ne fonctionnent plus aujourd’hui. Puis je m’étonne de ne pas obtenir de résultat. J’oublie que je ne suis plus la même personne qu’il y a une semaine, un mois, un an ou même dix ans.
En réalité, j’ai simplement cessé de m’écouter, quelque part en chemin. Je me suis fermée et j’ai placé des barrières pour me protéger. Dès lors que le danger était passé, j’ai oublié de laisser tomber ces barrières.
Cette carapace devient ma seconde peau. Si proche de mon corps que j’ignore comment la laisser partir. Et quand bien même j’y parviens , je réalise que je dois me pardonner pour avancer.
Moi qui suit souvent très mesurée et nuancée, je vais m’autoriser à écrire ceci :
Je déteste toutes les injonctions du développement personnel qui consiste à dire qu’absolument tout part de soi.
Qu’il faut travailler sur soi, guérir, se pardonner, s’aimer avant d’être aimé et j’en passe.
Toutes ces injonctions qui mettent une barrière avec les autres. Celles où le travail sur soi est tellement individuel qu’on ne peut pas demander aux autres de nous tendre la main et nous épauler car : “Ce sont tes émotions, tes ressentis et ta perception, ça t’appartient et c’est à toi de travailler dessus.”
Quel violence d’exprimer à une personne qui souffre qu’elle va continuer à souffrir, seule, jusqu’à ce qu’elle résolve ses problèmes car ceux-ci lui appartiennent.
Et malgré tout, certaines injonctions s’appuient sur de réels propos. Comme celui de se pardonner.
Dans un conflit avec mon partenaire, j’ai réalisé que je devais me pardonner. Pardonner à la Andréa du passé certains choix, certaines décisions ou actions.
Me pardonner d’avoir persévéré
Me pardonner d’avoir tout donné
Me pardonner de m’être oublié
Me pardonner d’avoir éteint mon intuition
Comme quoi, les conflits sont aussi source de croissance.
Et c’est bien beau d’écrire ces mots mais comment on fait pour pardonner ?
De mon côté, j’ai choisi d’opter pour le lâcher prise et la résilience. Mais le pardon peut être actif : en mettant un terme à un lien toxique, en changeant des paramètres de son environnement, en adoptant une nouvelle alimentation pour renouer avec son corps et ses ressentis, en posant une limite etc.
Je n’aime pas la positivité qui consiste à mettre sous le tapis les émotions négatives pour “cultiver la gratitude” et ne chercher que le positif.
À mon sens, la gratitude s’appuie sur les moments douloureux. Ces derniers permettent de mettre en lumière et en contraste tout le beau, le bon et le joyeux.
Plus on essaie de rejeter les émotions que l’on vit pour qu'elles disparaissent, plus cela crée de la tension à l'intérieur de nous. Cette tension s'installe et reste. Elle nous colle à la peau et on en oublie parfois que notre état “normal” n’est pas la vigilance.
La vie provoque des vagues émotionnelles mais le calme survient après la tempête.
Aujourd’hui, pour moi, la tempête dure.
Elle prend moins de place mais elle reste là. Alors je vais prendre soin de moi. Je ne sais pas exactement comment mais j’ai une forme de confiance. Cet état ne va pas rester indéfiniment et je continuerai à me faire aider et à bien m’entourer pour m’en assurer.
J’aurais aimé écrire sur la joie, l’amour et l’espoir pour cette fin d’année mais finalement, cela me semble à propos d’exprimer ma vérité. De venir déposer où j’en suis et qui je suis aujourd’hui, à cet instant t.
Il me semble donc que mon invitation pour vous est de laisser tomber le masque. De vous autoriser à être tel que vous êtes en ce moment présent, quelque soit vos ressentis. Soyez présent avec et pour vous-même.
J’espère que ce dernier courrier du coeur 2023 saura vous trouver pour vous apporter une forme de douceur et d’indulgence envers vous-même.
Avec amour,
Andréa