Cette décision qui a maintenu ma tête hors de l'eau
Ou comment tomber amoureuse de sa propre vie
La semaine dernière, je racontais l’une de mes crises existentielles. Celle qui m’a suivi pendant un certain temps après mon année au Québec.
J’écrivais ainsi que ces crises sont des cadeaux. Tout autant que la perte de sens que j’ai vécu il y a peu.
Il y a quelques mois, suite à une rupture amoureuse, j’ai décidé de tomber amoureuse de ma propre vie.
Ma douleur me semblait insurmontable. Jusqu’à présent, j’avais toujours tourné la page plutôt rapidement. Je sentais que cette fois-ci était différente.
Je me sentais juste triste dans une forme de désespoir. Plus rien n’avait de sens. J’ai connu la dépression et elle semblait s’inviter de nouveau dans ma vie.
Alors comment faire quand plus rien n’a de saveur ?
On accueille ce qui vient, un jour après l’autre.
Accueillir. Mon maitre mot des derniers mois.
Laisser place à la joie, la tristesse, la colère, la frustration, la surprise, l’incompréhension, TOUTES les émotions possibles.
Cette rupture a été mon wake-up call.
“Je n’aime pas ma vie et je me suis oubliée au cours des derniers mois.”
Sauf que, quand on fait le constat que notre vie ne nous convient plus, cela peut sembler être une montagne de mettre en place des actions pour changer la donne.
Mon premier pas était cette décision.
J’aimerais tomber amoureuse de ma propre vie
Que puis-je faire pour qu’à la fin du parcours, j’ai ce sentiment, que ma vie est riche et savoureuse ?
J’y suis allée progressivement. Je devais accepter de faire preuve de patience. D’avoir des rechutes.
Ce processus est loin d’être linéaire.
Au début, j’ai du me forcer. Faire des choses pour faire des choses. Cela n’avait pas de sens pour moi mais il fallait bien démarrer quelque part.
C’est un peu comme un processus de connaissance de soi ou quand on essaye de ne pas trop s’emballer en début de relation.
On met en place des stratégies qui, au début, nous paraissent vaines. Pourtant, c’est bien le maintien de celle-ci sur le long terme qui fonctionne. On fait des choses, juste pour se forcer à faire des choses pour garder le rythme, un rythme.
Alors, j’ai :
recommencé à lire
travaillé (beaucoup)
vu des gens
été en vadrouille
marché (beaucoup)
mieux mangé
commencé le roller quad
fait de la musique (et je me suis réconciliée avec le beatbox)
Parmi toutes ces actions, mon objectif était de romancer ma vie. Pouvoir (me) la raconter comme si j’étais l’héroïne de mon propre livre.
J’ai fait des choses nouvelles pour sortir de ma zone de confort. Régulièrement.
Puis ce jour est arrivé sans que je m’en rende compte.
Celui où finalement, faire ses actions est devenu naturel. Ce n’était plus une corvée. Je n’avais plus besoin de me forcer à sortir de mon lit, à rire et profiter du soleil.
Au passage, j’ai gagné une passion. Pour combien de temps, je l’ignore. Ce qui compte c’est le chemin sur lequel elle m’emmène.
Peu importe que la joie n’était pas au rendez-vous quand j’ai démarré ces actions.
Peu importe que j’ai du ajuster mes actions en cours de route
Peu importe que cela ait pris du temps avant d’aimer réellement mon quotidien
Peu importe qu’aujourd’hui il y ait des bas, comme des hauts
C’est mon chemin et il a son propre sens, même si les raisons m’échappent parfois.
Sur cette route que j’ai choisi d’emprunter, on m’a même demandé :
“Comment fais-tu pour être toujours souriante et joyeuse sur tes photos ?”
Mais ça, c’est une autre histoire.
Avec amour,
Andréa