Cette phrase qui revient trop fréquemment à mon goût
Ou la projection de mes propres insécurités
Depuis que je suis love coach, il y a une phrase que j’entends beaucoup.
Cette phrase, elle me titille.
Tout commence par une conversation banale. Cela dit, plus la conversation avance plus je redoute l’arrivée de cette fameuse question.
C’est quitte ou double.
Et toi, tu fais quoi dans la vie ?
Je suis coach en relations amoureuses
Ah génial ! Ça consiste en quoi ?
En résumé, j’accompagne des personnes célibataires ou en couple à se sentir bien dans leurs vies amoureuses.
Ah c’est génial, c’est original ! Et tu es en couple toi du coup ?
Non non, célibataire.
Bah alors ? Faut appliquer ses conseils à soi-même.
« Il faut appliquer ses conseils à soi-même »
J’ai déjà eu cette phrase dans diverses variantes. Mais l’idée derrière est souvent celle que, puisque je suis love coach, ma vie amoureuse devrait être impeccable.
C’est quelque chose qui, je sais, perturbe également d’autres love coach. Je ne suis pas seule face à cette problématique.
Comment se sentir légitime quand soi-même, on n’a pas une vie amoureuse irréprochable ?
Quand mes conversations tournent autour du fait que, logiquement, je ne devrais pas être célibataire, je me sens obligée de me justifier.
Comme si être célibataire et être love coach étaient deux affirmations incompatibles.
En arrière plan, il y a aussi cette idée que le célibat ne peut être choisi, qu’il est forcément subi, qui m’agace.
Pourtant, je peux être célibataire sans que cela ne remette en cause la qualité de mon travail. Tout comme je peux être dans un couple qui bat de l’aile, un couple en crise, un statut relationnel indéfini etc. sans que cela ne remette en cause la qualité de mon travail.
Avant de trouver équilibre et harmonie, une relation prend le temps de s’ajuster.
Elle vit ainsi des vagues. Des hauts et des bas.
Selon le jour où vous discuterez avec moi, je pourrais être dans un haut ou bien un bas.
Une vie amoureuse irréprochable n’existe pas. Un couple ne peut exister sans frictions et sans conflits.
Il y aura toujours des différends. Ces instants là sont des cadeaux puisqu’ils permettent à la mission du couple de s’exercer.
La nuance à assimiler et qu’un conflit ne se passe pas forcément dans l’agressivité, la colère, les larmes et la lutte.
Avec le temps, dans un couple, on apprend à danser avec les hauts et les bas de la relation.
Il n’existe donc pas de vie amoureuse « parfaite » qui n’est que harmonie et sérénité.
Je sais tout ça.
Je connais également l’expression :
“Ce sont toujours les cordonniers qui sont les plus mal chaussés”
Et pourtant, cela me titille quand on me fait remarquer que ma vie affective n’est pas parfaite.
Cela me renvoie à l’image que j’ai de moi-même.
À la crainte de ne plus être compétente dans mon métier.
Intellectuellement, je sais que cela n’a pas de lien mais j’ai peur de cette image que je pourrais renvoyer.
Bien entendu, cela me renvoie à l’image que je me fais de mon célibat.
Quelque chose que j’ai appris au cours des dernières années et qui fait une grande différence pour moi est que :
Quand quelqu’un réveille une émotion inconfortable en moi, ce n’est pas « la faute » de la personne.
Il y a bien entendu une façon de le faire et la possibilité de mettre les formes.
Mais en soi, mon interprétation vient de moi. Elle m’appartient.
L’autre fait office de miroir. Il matérialise une pensée ou une vision que j’ai.
C’est d’ailleurs valable pour la personne avec qui l’on échange. En fonction des informations que l’on donne, selon l’aisance de notre interlocuteur, celui-ci va accueillir ou craindre les interactions avec soi.
Mais ça, c’est une autre histoire.
Avec amour,
Andréa