Quand j’entre dans une relation, c’est comme s’il s’agissait d’une malédiction inévitable.
Je m’y perds.
J’ai beau me connaître, évoluer année après année, jour après jour, on dirait que ce schéma reste au rendez-vous immanquablement.
Comme si la relation ne pouvait exister sans que je m’y perde.
Je me fonds dans celle-ci. Je me perds dans les bras de l’autre. J’endosse un rôle.
La parfaite amoureuse.
Celle qui est mignonne, compréhensive et enthousiaste.
Tout mon être crie :
« regarde comme je suis chouette »
Et je le dis dans des paroles :
Tu sais, moi je suis comme ça …
J’ai cette façon de penser là…
Je ne te prendrais pas la tête là-dessus …
Je dis les choses mais je ne les montre pas. Tout simplement parce que je suis complètement happée par les débuts d’une histoire qui démarre bien.
Si bien que j’en oublie mes propres centres d’intérêts. Ce qui compte pour moi, c’est l’autre.
Mon filtre de la vie semble régit par un prisme qui n’est plus le mien.
Comme si je n’étais plus réellement aux commandes de mon propre navire.
Même lorsque je ralentis et place des barrières pour m’empêcher de retomber dans les mêmes travers, je m’oublies.
J’investis la relation même en dehors de nos temps de rencontre.
Je m’intéresse à ses passions, je re-écoute des musiques dont on a parlé, je me fais le film de nos rencontres.
La tête dans les nuages, dans la lune, toujours un pied en dehors de ma propre vie.
D’une certaine façon, j’adore ce sentiment et de l’autre, il me pince le coeur.
Ce sentiment si subtil où je sais que, ce rôle que je joue, ce n’est pas moi. C’est un ressenti qui me suit presqu’à chaque fois.
Je suis une romantique. J’ai envie d’y croire.
Et pourtant, quand bien même il commencerait à m’aimer, il aimerait le mirage que j’ai conçu pour lui plaire.
Alors un jour, il faut bien changer de méthode.
La peur est présente mais le tout est de voir la relation différemment.
La peur d’être quittée et rejetée.
Une idée qui ébranle ma fondation narcissique.
Cela dit, il faut bien changer de façon de faire pour obtenir un résultat différent.
Alors tout commence par une vision que l’on ajuste.
Une période d’essai. Voilà ce que représente les premiers mois de relation.
Un entretien d’embauche. Autant pour l’autre que pour moi.
Cela ne sert à rien que j’essaye de lui correspondre si nos valeurs ne se rejoignent pas.
C’est une façon de se protéger de cette dépendance affective qui me guette.
Je laisse venir.
Je prends le temps.
Je descends d’un cran.
En somme, je cesse de distribuer toutes les feuilles de mon coeur d’artichaut et je le laisse venir.
J’attends qu’il trouve la clé pour explorer de lui-même tout cet univers si riche qui m’entoure. Je n’apporte pas tout sur un plateau.
Je pense qu’une nuance intéressante a avoir en tout début de relation est que le fait de se réfréner dans nos ardeurs n’est pas ne plus s’investir.
Il s’agit plutôt de replacer la relation à un état d’équilibre après l’avoir sur-investie.
Certaines décisions peuvent parfois sembler compliquées. Pourtant, ce sont bien celles-ci qui mènent vers l’épanouissement rêvé recherché.
Cela me rappelle une phrase d’MB14 qui m’a beaucoup marqué mais ça, c’est une autre histoire.
Avec amour,
Andréa