Quand j’étais salariée, je ne comprenais pas mes collègues qui ne prenaient jamais de vacances.
Ils me répondaient souvent qu’il n’avait rien de prévu et qu’il ne voyait pas l’intérêt de “prendre des vacances pour rester chez eux”.
Je trouvais cela très surprenant car personnellement, même en ayant deux semaines de vacances dans ma ville, je trouve toujours quelque chose à faire. Une envie en amène souvent une autre si bien que le temps semble me manquer.
À cette période, courir après le temps faisait parti de mon quotidien. Parfois, cela générait de la frustration. D’autres fois, de l’électrisation. Le sentiment grisant d’avoir une vie remplie qui cumule les pics d’endorphines jusqu’à se sentir comblée.
Finalement, j’ai compris que s’ils s’ennuyaient, c’est qu’en dehors du travail, il n’avait pas particulièrement de hobbies ou de cercles sociaux. Le travail venait répondre à plusieurs de leurs besoins personnels.
J’observais pourtant qu’il en manquait un. Le besoin de lien affectif, de lien amoureux. Pour beaucoup d’entre eux, être célibataire, était une source de douleur.
Il traversait la vie avec cette idée sous-jacente : “Il ne me manque plus que l’amour pour être comblé dans ma vie.”
Et ce ressenti là, je le comprenais très bien.
Pendant plusieurs années, j’ai enchainé les relations amoureuses par crainte d’être seule. Chacune de mes relations venait combler un espace dont je ne prenais pas particulièrement soin : mon monde intérieur.
Pendant longtemps, j’ai ignoré ce que j’aimais vraiment faire. Ou plutôt, je délaissais mes propres intérêts pour l’autre. Je m’intéressais au sujet de prédilection de mon amoureux, cherchant la fusion et le sentiment si délicieux d’être aimée.
J’ai voulu apprendre la batterie, passer mes niveaux de plongée, tenter la course à pied, approfondir la photographie et bien d’autres.
Ce sont les doux souvenirs d’un temps sans me connaitre.
Néanmoins, un jour, j’en ai eu assez de ce type de relation. Tout simplement car je ne me sentais jamais à la hauteur.
Je cherchais tant à correspondre à l’image de la “parfaite amoureuse” (que je pensais que l’autre avait) que je me perdais en chemin.
Si bien que, pendant un temps, j’ai catégoriquement refusé de me mettre en couple. Ce fut ma première barrière pour ne pas tomber dans la suradaptation. Cela dit, en bonne amoureuse de l’amour que j’étais, il a fallu que je trouve d’autres stratégies.
Ma seconde stratégie a ainsi été de partir à la rencontre de moi-même. Ou plutôt à la rencontre de qui j’avais envie d’être. Dans un premier temps, je m’étais dit que quitte à porter un masque, autant que ce soit une façade avec laquelle j’étais alignée.
En cherchant ce que j’aimais sincèrement, ce qui m’animait ou me désintéressait, j’ai été en mesure de dresser un périmètre autour de mon monde intérieur. Certaines de ces facettes seraient partagées dans le couple et d’autres resteraient précieusement rien que pour moi.
Quand notre monde intérieur est vide, cela vient généralement placer des attentes trop élevées sur notre partenaire. Il ou elle détient la charge de venir combler ce sentiment de vide en nous.
On peut croire que ce vide est uniquement lié à un manque d’amour.
Alors qu’en fait, la recherche de l’amour est souvent moins pesante lorsque notre vie nous plait un minimum. Avoir un sentiment de satisfaction personnelle envers notre vie permet de favoriser l’admiration et l’idéalisation nécessaire pour créer l’état amoureux.
Ce monde intérieur, il permet de rester soi-même dans la relation. Tout comme il permet de se sentir vivre avec ou sans la présence de son ou sa partenaire.
Une relation ne peut pas combler l’ensemble de nos besoins.
Au fond, il ne s'agit pas simplement de trouver l'amour, mais de créer un amour qui s'épanouit dans le respect de soi et de l'autre, dans la diversité de nos mondes intérieurs qui se rencontrent, se complètent, sans pour autant se confondre.
Avec amour,
Andréa